Encore des États Généraux de, après les États Généraux de… : pourquoi finalement pas les États Généraux de la République !

* Au moins avec cette formule, on fait l’état des lieux général de la Nation dans tous les domaines, et on repart sur des bases nouvelles assises sur les expériences concrètes. Ainsi, il y aura véritablement re-fondation,  ré-création de la RDC…

*Bientôt, le ministère ayant dans ses attributions la Justice tient ses assises sous la dénomination ” États Généraux de la Justice”. C’est dans le compte rendu du Conseil des ministres du 16 août dernier présidé par la Première ministre Judith Sumwinua Tuluka. Il en ressort que _”Neuf ans après les assises de 2015, et sans vouloir remettre en cause les conclusions et recommandations pertinentes de celles-ci, il sera question d’évaluer le niveau de mise en œuvre de celles-ci tout en formulant des actions concrètes au regard de l’état actuel de la justice_». Dans sa dépêche publiée le samedi 17 août 2024 sous le titre “Le Gouvernement annonce les états généraux de la justice, radiookapi.net rappelle les objectifs de l’édition de 2015 : _”poser un diagnostic du fonctionnement de l’appareil judiciaire en République démocratique du Congo, évaluer les reformes déjà entreprises et formuler des recommandations autour des reformes et actions prioritaires_”. Constat des observateurs selon le média : 9 ans après, la magistrature est _«toujours gangrenée par la corruption, l’incurie, le clientélisme et l’absence d’indépendance_» au point d’amener le chef de l’Etat à la qualifier de _«malade_»*.  

RENDEZ-VOUS PRIS EN NOVEMBRE PROCHAIN

D’où les États Généraux prévus du 6 au 13 novembre prochain avec pour Thème : *«Pourquoi la justice congolaise est-elle malade ? Quelle thérapie pour la guérir ?»*

La question à se poser est de savoir si, à ce jour, il y a au pays un seul domaine qui ne soit malade et qui ne nécessite des États Généraux !

Pour ne pas remonter à Mathusalem, les six dernières années de Félix Tshisekedi ont connu plusieurs assises du genre : 

-États Généraux de la forêt version 2020 ;

-États Généraux de la Culture annoncés en 2020 ; 

-Etats Généraux de l’Enseignement supérieur et universitaire en septembre 2021 ;

-États Généraux de l’Agriculture en septembre 2021 ;

-États Généraux des Mines en juillet 2021 ;

-États Généraux de la lutte contre la corruption en octobre 2021

-États Généraux de la Communication en janvier 2022 ;

-États Généraux des Sports en août 2022 ;

-États Généraux de la Forêt version janvier 2024 ; 

-Etats Généraux des entreprises et services publics annoncés en juin dernier ;

-États Généraux du Patrimoine immobilier de l’État annoncé voici trois mois ;

-Etats Généraux des Affaires foncières annoncés en juin 2024 ;

-États Généraux de l’Electricité annoncé toujours en juin ;

La liste n’étant pas exhaustive, la constante est la même : la tenue des États Généraux est devenue le *modus operandi préféré des ministères*. On peut d’ailleurs supposer que dans d’autres ministères, siègent actuellement des commissions pour les États Généraux de ceci, les États Généraux de cela. 

Dans le cas précis de la Forêt et de la Justice, on en est à des Etats Généraux bis, ter…

Il y en a tellement que sous le titre *”États généraux par-ci, états généraux par-là”*, le journal *Econews* avait dénoncé le 29 septembre 2021 ce mode opératoire. _”Si le ridicule pouvait tuer, les dirigeants de la RDC seraient déjà enterrés. États généraux des mines, ceux de l’Enseignement supérieur et universitaire ainsi que de l’agriculture… La liste se poursuit car d’autres sont annoncés. Mais à quoi riment ces états des lieux ? L’essentiel étant de passer à l’essentiel, c’est-à-dire aux actions concrètes. La situation dans ces différents secteurs ne datant pas d’aujourd’hui_”, avait-il alerté.

ACCEPTER LA FORMULE “ETATS GÉNÉRAUX DE LA RÉPUBLIQUE

Félix Tshisekedi n’a pas menti en reconnaissant que la _”Justice est malade_”. 

Peut-on cependant déclarer que tous les autres domaines de la vie nationale sont bien portants ? 

Il suffit de se pencher sur la composition du Gouvernement Judith Sumwinua Tuluka pour s’en rendre compte : de la Première Vice-Primature de l’Intérieur au ministère au Ministre près des Affaires sociales, vivant avec handicap, le fonctionnement pose problème. *Tout le monde se plaint de tout le monde*.

Il en est de même dans toutes les institutions publiques : Président de la République (cabinet), Assemblée nationale, Sénat, Gouvernement, Cours et Tribunaux. Particulièrement au sein du Gouvernement, cabinets ministériels, secrétariats généraux, établissements et services publics, mais aussi entreprises du Portefeuille s’affrontent, s’entre-déchirent, se neutralisent à cause parfois des textes non harmonisés.

On n’a pas à se gêner pour l’admettre : tout le mal auquel fait face actuellement la première équipe gouvernementale du second mandat de Félix Tshisekedi incite à reconnaître que le dernier mandat n’était pas aussi positif qu’on l’a laissé croire au cours de la campagne électorale 2023. Car s’il y avait réellement des “acquis à préserver”, cette équipe n’en serait pas à naviguer à vue maintenant. Autrement, dès son investiture mi-juin 2024, elle irait d’exploit en exploit. Or, les résultats sur terrain des 100 Premiers Jours ne sont pas encourageants. D’ailleurs, l’annonce par le chef de l’État du remaniement prochain confirme qu’on change l’équipe qui ne gagne pas !

*La solution* ? Il n’y en a pas deux. La liste des Etats Généraux ci-dessus est assez révélatrice et éloquente : rien qu’en juin dernier (celui de l’investiture), le Gouvernement a enregistré 5 annonces de tenue d’États Généraux. Preuve d’un besoin légitime certes, mais pressants de l’apport de toutes les forces vives de la Nation. 

Il s’agit d’accepter la formule *”Etats Généraux de la République Démocratique du Congo”* pour ne pas parler Dialogue, Concertation, Conclave, Conférence etc. – termes qui (ré)sonnent très mal dans certaines oreillers – l’essentiel étant, comme indiqué dans le chapeau, de faire un état des lieux général exhaustif de la Nation, tous domaines compris, de façon à repartir sur des bases  nouvelles, bases assises sur les expériences concrètes de ces 64 ans d’indépendance. 

Objectif : entreprendre la *re-fondation*, la *ré-création* de la RDC, autrefois Zaïre, RDC, République du Congo, Congo-Belge, EIC (État Indépendant du Congo). Le faire toutefois dans le respect mutuel, sans vengeance, ni rancune, ni rancoeur. 

Ce qui est impossible dans la société des *inhumains* est heureusement possible dans celle des *humains*.

Omer Nsongo die Lema

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