Aucun chef d’institution à l’enterrement des 200 corps à Goma !

  • La cérémonie s’est déroulée en l’absence du Chef de l’État, des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat ainsi que de la Première ministre. Pas l’ombre d’un VPM ni d’un ministre d’Etat !

Nord-Kivu : voici les vraies circonstances du décès de 200 déplacés à Goma”. L’auteur de l’article est Jackson Bagheni. Publié le 2 septembre 2024 dans le média en ligne “ChallengeInfo”, l’article commence par ce chapeau :”Plusieurs interrogations enflamment la toile au sujet de l’inhumation ce lundi 02 septembre, de 200 personnes mortes dans leurs milieux de refuge à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Des témoignages recueillis lors de la cérémonie des funérailles rapportent que parmi les principales causes de leurs décès, figurent la faim, les épidémies ainsi que d’autres maladies infectieuses”

L’auteur poursuit :” Dans son discours devant la presse de la ville volcanique de Goma au cimetière Genocost, bien qu’elle n’a pas trop évoqué les raisons ayant causé la mort de ces déplacés, la ministre nationale des Droits Humains et cheffe de la délégation gouvernementale dépêchée par le chef de l’État congolais a laissé entendre, sans beaucoup de commentaires, qu’ils sont décédés à la suite des violences de l’agression injuste imposée à la République Démocratique du Congo par le Rwanda à travers les terroristes du M23-RDF qui sont dans plusieurs agglomérations du territoire de Rutshuru, Masisi et une partie de Lubero”.
Jackson Bagheni reprend en citation cette phrase : « Ils sont morts à cause de cette guerre qui nous est imposée, par les M23. Ils sont morts des violences de guerre dans des sites différents. Ce sont des victimes de guerre qui nous sont imposées. Ça peut être nous demain».
Chantal Shambu Mwavita, la ministre des Droits humains, n’aura eu vraisemblablement pour collègue que la ministre de la Jeunesse et Éveil Patriotique Noëlla Ayeganagato.

TROP OCCUPÉS AILLEURS

Comme relevé ci-dessus, aucun animateur de l’une ou l’autre des quatre institutions politiques de la République n’a fait le déplacement de Goma :
-Félix Tshisekedi, président de la République, est en Chine pour participer au 4ème FOCAC (Forum de la Coopération Afrique-Chine) prévu à Pékin du 4 au 6 septembre 2024 ;
-Judith Swaminua Tuluka, cheffe du Gouvernement, est en tournée au Kongo Central ;
-Vital Kamerhe et Jean-Michel Sama Lukonde, respectivement président de l’Assemblée nationale et du Sénat, ont eu probablement des agendas serrés.
Pourtant, la solennité qu’on a voulu donner à l’événement annoncé quasiment la veille (d’aucuns diraient improvisé) nécessitait la présence de l’une ou l’autre des têtes couronnées de la République.
Le plus choquant est que des six Vice-Premiers Ministres et des 9 ministres d’Etat, personne n’a été disponible pour effectuer le déplacement de Goma.
Ainsi, 15 des membres supérieurs du Gouvernement étaient trop occupés ailleurs. A leur corps défendant, d’ailleurs. Car personne ne les imagine esquiver l’invitation si la programmation avait été faite correctement…

“AUTREMENT DIT, L’ÉTAT S’EST ACCUSÉ”

Coïncidence fortuite, mais surtout malheureuse, la cérémonie qui aurait été l’événement du jour a subi le contre-coup d’un autre événement surgi à Kinshasa la nuit du 1er au 2 septembre 2024 : la tentative d’évasion perpétrée au Cprk (prison centrale de Makala).
«Nous rassurons notre population que la prison n’a pas été attaquée de l’extérieur. Il s’agit plutôt d’un mouvement de rébellion qui a débuté précisément au pavillon 4. Le bilan actuel fait état de deux morts. En termes de dégâts matériels, le dépôt de vivres a été incendié, tout comme le dispensaire et deux autres pavillons”. Cette réaction est de Samuel Mbemba Kabuya, vice-ministre de la Justice chargé du contentieux international. C’est lui qui a fait état de deux morts.
Les images vidéo et photo diffusées dans les réseaux sociaux l’ont contredit car aux dernières nouvelles,129 corps ont été dénombrés, certains morts par balles, d’autres par étouffement.
N’ayons pas peur du mot : il y a eu carnage.
Évidemment, les enquêtes annoncées par le Gouvernement vont déterminer les circonstances de la tuerie.
Sous d’autres cieux – et à l’époque où le Congo avait une “opposition forte” (différente de l’actuelle qualifiée de “pete-pete” par les ex-Opposants devenus gouvernants) – les communicateurs seraient en train de réclamer la démission du VPM en charge de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières (l’udps Jacquemin Shabani) et du ministre d’État ayant la Justice dans ses attributions (l’”opposant” Constant Mutamba).
Autres temps, autres mœurs”, dit-on, alias “double standard“.
Entre-temps, autour de cette tentative d’évasion, une insolite s’est produite : le Vice-ministre Mbemba a formellement accusé la magistrature d’être responsable du drame survenu à la prison.
Concrètement parlant, un homme d’État a indexé des fonctionnaires d’État. Autrement dit, l’État s’est accusé !
L’ennui est que cela est arrivé au moment où la rumeur soupçonne les agents de l’État d’être à l’origine du carnage justifiant la cérémonie funéraire de Goma.

“TOUT VA TRES BIEN, MADAME LA MARQUISE”

C’est la preuve qu’il y a un problème sérieux au sein de l’État.
Que les proches du Chef de l’État refusent de l’admettre juste pour lui dire : “Tout va bien, Madame la Marquise”, revient à ne pas aider Félix Tshisekedi à faire face à certains enjeux.
Qu’il reste zen, comme le lui conseille Lambert Mende, ne doit pas signifier pas rester de marbre, indifférent, imperméable, bref rejoindre “Kara University” !
Le self control se construit en apprenant à faire aussi attention aux signes des temps.
L’absence de tout chef de corps à l’enterrement des 200 corps à Goma n’a qu’une signification : l’État est en train de démissionner. Ou plutôt : l’Etat a déjà démissionné…
Il faut en tirer toutes les conséquences !

Omer Nsongo die Lema
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